
Les amateurs canadiens de courses hippiques, de paris sportifs et de poker connaissent bien les organismes provinciaux qui encadrent les jeux d’argent en ligne. En Ontario, iGaming Ontario (iGO), en partenariat avec l’Alcohol and Gaming Commission of Ontario (AGCO), encadre le secteur des jeux d’argent sur internet. Mis en place en 2022, ce cadre dispose de nombreux pouvoirs pour contrôler l’industrie du jeu en ligne. Toutefois, le modèle connaît régulièrement des ratés qui n’arrangent pas sa réputation. Nous vous proposons d’en savoir plus sur cette régulation au Canada.
iGaming Ontario (iGO) a vu le jour au printemps 2022, quelques mois avant la Coupe du monde au Qatar. Ce cadre est le fruit de la décision de l’Ontario d’ouvrir à la concurrence et de réguler le secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne. Plutôt que de répondre à la pression d’une instance supranationale, l’évolution canadienne s’inscrit dans un mouvement de modernisation visant à canaliser l’offre vers des opérateurs réglementés. L’Ontario a mis fin au modèle exclusivement public pour l’offre privée en ligne en permettant à des opérateurs de casino, de paris sportifs et de poker d’entrer sur le marché sous supervision, tout en coexistant avec les sociétés de loterie provinciales (p. ex., OLG, Loto‑Québec, BCLC). Avant 2022, de nombreux opérateurs internationaux proposaient des paris sportifs, des casinos et du poker aux Canadiens dans un marché gris, avec un flou sur l’application des règles. Cette situation entretenait l’incertitude juridique et limitait la protection des consommateurs. Si l’ouverture du marché ontarien représente une bonne nouvelle, les autres provinces maintiennent pour l’instant des modèles plus fermés où l’offre en ligne demeure opérée par les sociétés publiques.
Depuis 2022, iGaming Ontario, en coordination avec l’AGCO, délivre des agréments et supervise les opérateurs de paris sportifs, de casino en ligne et de poker en Ontario. Les autorités vérifient que les opérateurs respectent les exigences légales pour opérer dans la province. Ces exigences couvrent notamment la protection des données personnelles des joueurs, la lutte contre le blanchiment d’argent, l’intégrité des paris et la promotion du jeu responsable. Elles collaborent également avec les autorités d’application de la loi et les ministères provinciaux et fédéraux. Pour les paris sur les courses hippiques, l’encadrement du pari mutuel relève de l’Agence canadienne du pari mutuel (ACPM). iGaming Ontario agit aussi contre les opérateurs non conformes et les publicités illégales afin de canaliser les joueurs vers des sites autorisés.
Pour mener à bien ses missions, iGaming Ontario s’appuie sur des équipes organisées notamment comme suit :
Le modèle de licences en Ontario, et plus largement les régimes provinciaux au Canada, est régulièrement critiqué par certains opérateurs autorisés et des professionnels de l’industrie. L’ouverture du marché ontarien a entraîné une forte concurrence mais aussi des débats sur le niveau de taxation et de partage des revenus, la lourdeur administrative et l’inflation publicitaire, tandis que dans les autres provinces l’offre publique est jugée moins attractive par certains parieurs. Avant l’encadrement actuel, des incidents internationaux comme l’affaire Full Tilt Poker en 2011 ont montré les risques d’un marché gris pour les joueurs canadiens, plusieurs ayant vu leurs fonds bloqués. Le cadre canadien mis en place depuis met davantage l’accent sur la protection des dépôts, la conformité et les contrôles réguliers des opérateurs.
Marc Dufour
Marc Dufour est un expert de 35 ans en analyse de données pour les paris sportifs et les casinos en ligne. Spécialisé en statistiques et informatique, il a révolutionné l'approche des paris en introduisant des méthodes d'analyse avancées, permettant de déchiffrer des ensembles de données complexes pour élaborer des stratégies gagnantes. Il a travaillé avec de grandes marques de l'industrie, apportant son expertise pour le succès de leurs opérations.